Le vibe coding, c’est ce nouveau délire mi-magique, mi-pratique, où on crée du code sans vraiment… coder. Juste en expliquant ce qu’on veut. À l’oral, parfois. Et hop, une app ! Fini les longues heures à taper du JavaScript comme un moine copiste. Place à l’intuition, à la créativité, au flow. Ou à la paresse déguisée en innovation, c’est selon. Mais derrière ce buzzword, il y a une vraie tendance qui mérite qu’on s’y attarde. Car si l’on en croit certains, le vibe coding pourrait bien redéfinir le métier de développeur, voire de créateur d’outils numériques tout court. Alors, est-ce qu’on tient là une révolution ?
C’est quoi exactement ?
Commençons par une définition claire : technique de programmation dépendante de l’IA où une personne décrit un problème en quelques phrases sous forme de prompt à un grand modèle de langage (LLM) optimisé pour la programmation1
On ne parle pas de no-code au sens classique (genre Bubble ou Webflow), mais d’un code réellement généré sous le capot, par des outils comme ChatGPT, Cursor, GitHub Copilot ou d’autres IDE augmentés par l’IA. L’idée ? Vous décrivez ce que vous voulez :
“Fais-moi une appli qui prend des photos et applique un filtre vintage”
“Crée un site vitrine responsive avec une section blog”
“Ajoute une base de données SQLite à mon script Python”
Vous n’avez même plus à comprendre la structure du code, tant que ça fonctionne. D’où le terme vibe : on suit l’ambiance, l’intuition, le ressenti 😇!
Et ça sort d’où ?
Le terme a été popularisé en 2024 par Andrej Karpathy, ex-Tesla, ex-OpenAI, et évangéliste du prompt. Selon lui, on entre dans une nouvelle ère du développement :
“The future is: forget you’re coding. Just vibe2”
On peut voir ça comme une extension naturelle des avancées des LLMs dans l’univers du dev : après avoir aidé à compléter du code, l’IA commence à le prendre en charge presque intégralement. Et on ne parle pas d’un fantasme. Des outils comme : Cursor, un éditeur IA-first, SuperWhisper, pour dicter son code oralement, Codeium, GitHub Copilot etc. montrent déjà que cette approche fonctionne et séduisent, autant les développeurs que les non-développeurs. C’est du prompt-to-product, direct ! Il n’a eu besoin d’ouvrir MDN ou StackOverflow.
Les avantages
- Tu n’as plus besoin de te rappeler la syntaxe exacte de
.map()
ou de comment lier un formulaire à une base de données. L’IA fait le sale boulot, toi tu restes dans la vision d’ensemble - Idéal pour tester une idée en une heure au lieu d’un week-end entier de dev. Startupers et freelances y voient une arme de MVP massive
- Des designers, marketeux ou entrepreneurs peuvent coder une base sans formation poussée. Une vraie ouverture du développement
- Même pour les devs expérimentés, c’est un moyen d’explorer des approches différentes, de gagner du temps, de se sortir d’une impasse…
Les limites
- Quand tu copies/colles du code IA que tu ne comprends pas, tu deviens dépendant. Et le jour où ça pète, bonne chance pour expliquer le bug à ton CTO ou ton client. Et là, spoiler : l’IA ne sauve pas toujours 💩
- Le code généré est parfois verbeux, non optimisé, ou difficile à maintenir : pas de DRY, architecture floue, conventions non-respectées, dépendances inutiles…
- S’appuyer trop tôt et trop fort sur l’IA, c’est comme apprendre à faire du vélo… sans jamais retirer les petites roues. Ça donne de la vitesse, pas de la compétence ! Tu progresses moins vite. Tu sais faire, mais tu ne sais pas pourquoi ça marche. Et c’est dangereux à long terme 🤬!!
- Quand l’IA génère du code, qui est responsable ? Qui le teste ? Qui pense aux failles XSS, aux injections SQL, aux permissions ? Le vibe n’est pas un audit ! C’est à toi de faire le contrôle qualité 🤓
Est-ce que les devs vont devenir des “producteurs” de code généré ?
C’est là que le débat devient croustillant : le développeur du futur sera-t-il un prompt engineer + testeur + relecteur de code IA 🤨? Selon certaines projections, oui. Le vrai code pourrait devenir rare, et le job ressemblera davantage à : formuler clairement les besoins puis vérifier la cohérence et la sécurité puis affiner le résultat et enfin déployer ! Ça ressemble à du management technique… Mais soyons honnêtes : les bons développeurs ne vont pas disparaître, ils vont juste changer de posture. Plus architectes, moins ouvriers du clavier.
Vibe coding c’est une bonne idée quand… 😎
Situation | Pourquoi ça marche ? |
Tu bricoles un script perso | Pas de contrainte qualité lourde |
Tu fais un MVP / prototype | Test rapide d’idées sans perte de temps |
Tu veux valider un concept | Préférable à un long dev inutile |
Tu veux du boilerplate | L’IA excelle à générer du code répétitif |
Tu expliques à un junior | Génération de code didactique |
Tu es en rush total | Mieux vaut un patch généré qu’un bug non traité |
Vibe coding mauvaise idée quand… 🤮
Situation | Pourquoi c’est risqué ? |
Projet sensible / public | Sécurité, audit, RGPD… pas IA-proof |
Tu bosses la perf / l’échelle | L’IA n’est pas encore DevOps-ninja |
Tu comprends pas le code | Danger immédiat |
Tu formes un junior | Mauvais pour l’apprentissage profond |
Projet structuré en équipe | Risque d’incohérence, dette technique |
Bug déjà en prod | Rajouter du code généré = bombe à retardement |
Coder en vibe, oui, mais pas en roue libre
Le vibe coding, c’est cool, c’est pratique et parfois bluffant ! Mais c’est aussi un rappel brutal que l’outil ne remplace pas la compréhension. Oui, tu peux faire un site en une heure en discutant avec une IA. Mais quand le client te dit “ça rame sur mobile”, il faut encore savoir où regarder. Alors, profitons de cette nouvelle façon de coder, comme un amplificateur de talent, pas comme une excuse pour ne rien apprendre…